mardi 10 mai 2016 à 12h
[Mobilisation] Contre la loi travail : continuer et amplifier la lutte !
Contre la loi travail : continuer et amplifier la lutte !
Assemblée générale interprofessionnelle de Rennes
Un gouvernement soumis au patronat
Le gouvernement Hollande est dans la droite ligne de ses prédécesseurs : il applique point par point le programme du MEDEF. De la loi Macron aux 41 milliards de cadeau faits au patronat tous les ans, Hollande fait la preuve qu'il est à la tête d'un gouvernement de combat contre les classes populaires. Cela n'a fait qu'aggraver le chômage et la précarité, alors que les profits des grands actionnaires battent tous les records. Et maintenant, Hollande et Valls veulent dynamiter le code du travail !
La loi travail, qu'est-ce que c'est ?
1- Inverser la hiérarchie des normes
Jusqu'à aujourd'hui, les accords d'entreprise ne pouvaient se substituer à la loi ou à la convention collective que lorsqu'ils étaient favorables aux salarié-e-s. La loi El-Khomri autorise des accords défavorables aux salarié-e-s. Cela supprime les maigres protections collectives qui existent encore pour les travailleuses et travailleurs. Les patrons auront donc les mains libres pour baisser les salaires, augmenter le temps de travail et la flexibilité.
2- Faciliter les licenciements
- Lors d'un rachat d'entreprise, les repreneurs peuvent licencier une partie des salarié-e-s.
- Une « baisse d'activité » ponctuelle suffit à justifier des licenciements, même si l'entreprise continue à générer des bénéfices.
- Si un-e travaileur-se refuse une modification à la baisse de son contrat de travail, il ou elle sera licencié-e pour « motif personnel », et ne touchera donc pas d'indemnités.
- Les indemnités lors des licenciements d'accidenté-e-s du travail peuvent être divisées par deux.
- Même en cas de licenciement « abusif », les indemnités plancher ne sont plus garanties par la loi : un-e travailleur-se licencié-e à tort pourrait donc ne partir qu'avec un euro symbolique !
3- Travailler plus pour gagner moins
La journée de travail peut être augmentée à 12 heures par jour, soit 60 heures par semaine. Les patrons peuvent lisser la récupération des heures supplémentaires sur trois ans, ce qui leur permet de ne pas les payer. De plus, le code du travail ne garantit plus des majorations d'heures supplémentaires jusqu'à 50% comme c'est le cas aujourd'hui, un simple « accord d'entreprise » suffit à abaisser ces majorations à 10%.
4- Soumettre encore plus les salarié-e-s au chantage patronal
Le gouvernement et le MEDEF veulent nous faire croire qu'au sein de l'entreprise, le-a salarié-e et le patron sont sur un pied d'égalité. Celles et ceux qui ont déjà eu un patron en face d'eux savent qu'il n'en est rien ! La loi vise à isoler le-a salarié-e et à supprimer les défenses collectives. Il serait donc possible de faire passer un accord d'entreprise par référendum, en contournant les syndicats. Ces référendums seront utilisés pour soumettre les salarié-e-s au chantage aux licenciements.
En cassant les maigres protections du code du travail, cette loi permettra d'augmenter les profits du patronat, et en aucun cas de créer de l'emploi !
Depuis plus de deux mois, la population en lutte
Dès le 9 mars, les manifestants ont arraché un premier recul au gouvernement. Le 31 mars, plus d'un million de travailleur-se-s se sont mobilisé-e-s, par des grèves et des manifestations. Les 9 et 28 avril ont également été des moments forts de la lutte. Entre ces dates, les initiatives se sont multipliées : manifestations lycéennes et étudiantes, blocages économiques, occupations, organisation de nombreuses AG, etc.
La diversité de ces actions a permis au mouvement de résister, malgré la répression policière et une couverture médiatique hostile. Plus que jamais, il faut amplifier la mobilisation pour obtenir le retrait de ce projet de loi et mettre un coup d'arrêt aux attaques de l'État.
Ce qui nous protégera : la lutte !
Nos luttes nous ont appris que ce n'est pas seulement en défilant une fois par semaine que l'on fait plier les exploiteurs. La seule chose qui nous a toujours permis de gagner face au patronat, c'est de s'en prendre à ses profits : paralysons la production par des grèves massives et des actions de blocages économiques reconduites jusqu'à la victoire.
Comment faire grève
Dans le privé : Même dans les boites sans syndicats, et sans appel national, il est possible de faire grève. Pour cela deux conditions : on doit être au moins deux à arrêter le travail dans l'entreprise, et mettre au courant le patron des revendications par écrit, oral ou mail (il est conseillé de garder des preuves pour se protéger).
Dans le public : un préavis de grève doit être déposé 5 jours avant la grève par un syndicat représentatif. Dans les secteurs soumis au service minimum, il faut se déclarer gréviste 48h avant la grève. Pour savoir si un préavis existe, il suffit de contacter le syndicat de la branche.
L'intersyndicale d'Ille-et-Vilaine, appelle à des assemblées générales sur les lieux de travail pour préparer la mobilisation interprofessionnelle du 10 mai (une grève aura lieu à la SNCF). Elle s'est également positionnée en faveur de toutes les initiatives partant de la base. Il faut maintenant que ces organisations concrétisent leurs déclarations en appelant elle-même nationalement, et à défaut localement, à la grève générale reconductible.
Par notre mobilisation, nous avons réussi à obtenir l'occupation permanente de la maison du peuple, pour nous organiser. N'hésitez pas à y passer quand vous le pouvez, vous trouverez à toute heure des camarades disponibles et prêts à échanger.
Permanences d'entre-aide juridique tous les jours (18h-20h)
Saisissons-nous de cette journée du 10 mai :
Manifestation 12h esplanade Charles de Gaulle
Multiplication des Assemblées générales !
Bloquons tout !
Enclenchons la grève reconductible !
Assemblée générale interprofessionnelle de Rennes