jeudi 21 février 2019 à 14h
Communiqué Réseau Solidarité personnes exilé.e.s et rendez-vous
Le texte qui suit est issu d'une discussion collective du réseau solidarité personnes exilées.
Le réseau solidarité personnes exilées : nous sommes des personnes avec des papiers, des personnes sans papiers. Nous nous retrouvons autour d'une lutte contre la politique anti-migratoire raciste de l'état, contre les violences policières, contre les frontières. Le collectif s'est constitué autour de solidarité de logement, d'accompagnement et d'entraide dans des démarches administratives et juridiques.
Rendez-vous tous les jeudis à 14h au 2 allée de Finlande pour discuter, créer du lien, trouver des solutions aux galères quotidiennes, réfléchir à des actions concrètes de luttes. À partir de 16h on commence à cuisiner pour la cantine du soir et on mange vers 19h.
Nous sommes tous des êtres humains. Nous quittons nos continents pour immigrer ici. C'est pas par fierté, mais plutôt par obligation. Si dans nos pays on avait le droit de vivre nos vies pleinement, on immigrerait pas vers un autre pays dit « de droits humains ». On peut pas vivre nos vies dans nos pays en tant que tel, parce que nos droits humains ne sont pas reconnus. On subit la police, les humiliations.
Nous, Réseau Solidarité personnes exilé.e.s, nous voulons la régularisation de tous les sans papiers, peu importe les raisons (politiques, économiques…) pour lesquelles nous venons en France. Nous sommes tous des êtres humains, nous avons tous le droit de vivre heureux et pleinement.
Certains, certaines d'entre nous, on a quitté nos pays par l'obligation de violence de l'état. On est passé par d'autres pays, on est toujours victimes. On a traversé le désert. Tous les chemins qu'on a traversé c'est le chemin des enfers, parce que c'est pas facile de traverser les frontières et la mer. La police est toujours violente contre nous. Nous on arrive au pays des droits de l'homme : c'est pas notre droit. On va vivre dans la rue, pas de logement, pas de papier. Même les chats et les chiens ont leur place, leur maison. Nous, les immigrés, on dort dans la rue. Nous, les immigrés, on est des humains et on a besoin de vos droits de l'homme, de votre protection.
Nous réseau de solidarité, nous ne voulons plus de personnes à la rue. Nous ne voulons plus d'expulsions.
Le préfet, si tu es convoqué au tribunal, il te reconvoque encore pour réexaminer ta situation, ça va être compliqué. Ils ont refusé tout le bénévolat que moi je fais. Moi je rentre ici, je connais tous les gens ici. Ils m'ont dit non, moi faut que je retourne. Ils s'en fichent, c'est les décisions que tu dois appliquer.
Pour moi, la préfecture à l'accueil, à la sécurité, au guichet, ils respectent pas les droits de l'homme, je veux qu'il les respecte. La sécurité pour entrer à la pref, ils sont tellement méchant. Des fois, eux qui sont au guichet, ils acceptent pas que ceux qui t'accompagnent entrent avec toi.
On a besoin que la préfecture soit moins dure pour les immigrés. Y a des enfants, des gens malades, dans la rue. La préfecture est inhumaine.
L'état doit ouvrir les frontières. La police n'a qu'à cesser de faire des violences avec les migrants. Il doit arrêter de faire des différences entre les arabes, les noirs, les étrangers. La police est raciste et violente contre les migrants.