mardi 5 février 2019 à 18h

Discussion sur les pratiques du "safe"

"Aujourd'hui, une des façons qu'a le radicalisme rigide de se matérialiser est la notion de "bonne politique" ( en anglais "to have good politics"). Dans beaucoup de milieux, c'est devenu une expression commune pour qualifier un individu ou un groupe, ils ou elles ont "une bonne politique", autrement dit leur façon de penser et d'agir est considérée comme correcte. Qu'est-ce que cela veut dire, avoir "une bonne politique" ? Qu'est-ce qu'il se passe quand la politique est devenue quelque chose que quelqu'un.e a et pas quelque chose que les personnes font ensemble, comme une pratique commune ? Qu'est-ce qu'il se passe quand les pratiques communes doivent toujours être énoncées à l'avance et leur valeur démontrée ? De plus en plus, selon nous, avoir la bonne politique revient à dire que l'on défend les bonnes positions, que l'on dit les choses qu'il faut dire, que l'on publie les vrais trucs radicaux sur Facebook, Twitter ou Tumblr, que l'on call out (dénonce) les personnes qui ont tord, et que l'on a des opinions bien renseignées."

Joyful Militancy: Building Thriving Resistance in Toxic Times de Carla Bergman, 2017. Traduction et extrait: Ici

Depuis plusieurs années maintenant, les milieux féministes / tpg / anticapitalistes ont vu émergé sur les réseaux sociaux plusieurs paroles dominées et invisibilisées depuis des siècles (discours sur la santé mentale, racisme, transphobie, transmisogynie, négrophobie, violences policières, immigration etc). Comprendre ces réalités du système dans lequel nous vivons, pourrait aujourd'hui : 1) clarifier nos lignes politiques, 2) faciliter notre travail collectif (dans nos communautés ou plus globalement), et ce afin de renverser des dominations aux conséquences lourdes. Cependant nous constatons que, bien au contraire, loin de nourrir des formes de solidarités politiques, la manière dont ces prises de conscience s'opère crée pas mal de problèmes de contradiction politique.
ex : déviances vers du "déconstructivisme", des besoins pour des organisations politiques d'avoir des membres "safe", des ruptures radicales entre militants, mise en avant de l'individualité, etc.

Au final à Rennes, quel bilan pouvons nous faire de ces pratiques?
Quel bilan pour notre fatigue "militante"? Comment garder un discours politique tout en comprenant ces systèmes d'oppression?

Nous sommes deux militantes motivées à ouvrir une discussion sur ces sujets.
-Nous proposons un atelier où nous débattrons de l'importance de rester focalisé sur les structures de pouvoir, tout en questionnant nos rapports interpersonnels et nos besoins (avouons le) d'avoir des "espaces refuges".
-En groupe, nous ferons des bilans du nombre de militants ( sans les nommer) que nous avons expulsé de nos milieux ou avec lesquels nous ne souhaitons plus nous organisé.
-Et pour finir nous énoncerons les victoires politiques que nous estimons avoir eu courant entre 2017 et 2018.


Pour t'inscrire, envoi un mail à discexut5fevriexer@riseuexp.net.
La discussion sera limitée à 20