samedi 20 mars 2021 à 13h
Appel à témoignage Paye ta justice
APPEL À TÉMOIGNAGES
#Payetajustice
J'avais 28 ans, lors de mon dépôt de plainte pour viol, une policière m'a dit : « Vous êtes sûre que ces hommes vous ont violée ? Ils sont mignons pourtant ! »
J'ai 40 ans, je relate des viols conjugaux à mon avocat : « Je ne suis pas là pour entendre votre vie privée… »
J'ai 50 ans, j'ai porté plainte pour 20 ans de viols conjugaux. Dans mon dossier le procureur a écrit : « Monsieur ne paraît pas avoir eu conscience de forcer. Il était pris par une sorte de dynamique d'action de l'amour ».
J'avais 35 ans, lors d'une audition, un juge d'instruction m'a dit : « La procédure va être longue et ne va mener à rien, vous devriez arrêter de vous acharner, et aller vous soigner et faire du bénévolat dans une association d'aide aux victimes »
Si vous aussi vous avez entendu de tels propos dans le cadre de votre plainte contre des violences sexuelles, l'association Prendre le droit, féministes pour un monde sans viol[s]*, vous invite à témoigner sur Instagram et Facebook avec le #Payetajustice ou par mail paye tajustic e@riseup .net
Qu'elles soient prononcées par des policiers, des juges d'instructions, des médecins, des procureurs, des avocats, par n'importe quel acteur du système judiciaire, ces phrases constituent une double peine pour les femmes victimes ! Après les violences sexuelles, elles doivent affronter les violences judiciaires !
Parce que la justice participe du même système que celui qui nous viole massivement,
Parce que la justice garantit l'impunité des agresseurs, en classant massivement les plaintes pour violences sexuelles sans suite,
Parce que la justice est une justice faite par et pour les hommes,
Dénonçons-là !
Alors même que le gouvernement se pare d'une belle communication autour des violences faites aux femmes, en invitant à la « libération de la parole », les moyens concrets qu'il met en oeuvre pour accueillir dignement cette parole sont largement insuffisants !
Dans les commissariats, les gendarmeries, les tribunaux, l'esprit reste toujours le même : les victimes parlent, mais sont présumées menteuses, quand les agresseurs sont présumés innocents.
Les victimes sont présumées consentantes, quand les agresseurs sont présumés dans leur bon droit.
Vos témoignages anonymes seront déclamés par les militantes de Prendre le droit lors d'une action publique pour dénoncer cette justice sexiste et patriarcale.
« OPPRESSION », Place de la mairie, Rennes
Samedi 20 mars 2021 à 13h**
Nous parlerons, nous briserons le silence, nous prendrons la parole, et nous prendrons le droit !
VIOLENCES SEXUELLES + VIOLENCES JUDICIAIRES
=
DOUBLE PEINE
#Payetajustice
* Englobe ici toutes formes d'atteintes physiques et psychiques à caractère sexuel même sans pénétration.
** Cette action est prévue dans le cadre des événements du 8 mars organisés par la Ville de Rennes, que celle-ci vient d'annuler à cause du
contexte sanitaire. Nous tentons par tous moyens de maintenir tout de même l'action à la date prévue !