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samedi 18 février 2012 à 17h

[Peuples] Semaine de solidarité avec le peuple basque

Du 17 au 27 février aura lieu la 6ème semaine de solidarité internationale avec le peuple basque.

A cette occasion, les Comités bretons de solidarité avec le peuple basque de Nantes, Brest et Rennes feront connaître leurs actions en faveur du peuple basque. Créé de l'été 2010 à l'hiver 2011 ces trois "Euskal Herriaren lagunak" bretons ont pour but de soutenir le processus démocratique en cours au Pays Basque et de faire découvrir aux bretons l'histoire, la culture ainsi que la vie politique et sociale de ce peuple écartelé entre l'Espagne et la France. Deux pays au lourd passé colonial comme chacun le sait.

La ville Rennes ayant le triste privilège "d'accueillir" à la prison des femmes quatre prisonnières politiques basques le comité rennais a axé dés le départ son action et sa communication sur le problème de l'éloignement des prisonnier(e)s basques du à la dispersion voulue par les gouvernements français et espagnols. Un courrier a donc été envoyé au mois de septembre 2011 pour demander aux élus de gauche de la région Bretagne et de la mairie de Rennes de prendre position publiquement en faveur du rapprochement des quatre prisonnières politiques basques. A ce jour seul les élus UDB de la mairie de Rennes ainsi que les élus UDB et EELV/Les verts de la région Bretagne ont répondu favorablement à cette requète. Qu'ils en soient ici remerciés. Les autres partis (PS, PCF, PRG) n'ont pas daigné répondre à ce courrier, les valeurs de gauche étant certainement réservées aux discours et à la théorie et visiblement pas à la mise en pratique. Ce silence coupable n'aura pour effet que de renforcer la solidarité des bretons avec le peuple basque dans sa lutte pour l'obtention de ses droits civils et politiques.

Programme de la semaine de solidarité à Rennes :

- Samedi 18 février, conférence/débat avec Jean Pierre Massias auteur du livre "Faire la paix au Pays basque". 17h à La cour des miracles, 18 rue de Penhoêt, Rennes.

Synopsis

Depuis 20 ans, des guerres meurtrières ont trouvé leur solution, des dictatures se sont effondrées et des sociétés ont été pacifiquement reconstruites, offrant aux observateurs et aux acteurs de précieuses expériences. De l'accord du Vendredi Saint en Irlande, de la Commission Vérité et Réconciliation d'Afrique du sud à l'instauration de la démocratie en Europe de l'est et dans le monde arabe, bon nombre de signes viennent montrer le chemin de la paix et de la démocratie. De ces succès - et aussi de certains échecs - ressort une certitude : la paix se renforce dans la démocratie, et la démocratie s'instaure/se consolide dans la négociation. La construction de l'avenir ne peut se faire sans un regard objectif et lucide sur le passé ; la violence et la dictature ne sont pas des accidents de l'histoire, mais procèdent de logiques sociales dont il faut comprendre les ressorts pour tenter de les réduire.

Cette construction est souvent complexe, et comme l'avait dit Michel Rocard lors du débat « L'Art de la paix » de Saint-Jean-de-Luz en 2007, « négocier, c'est bien sûr vouloir, mais c'est aussi savoir ». Savoir comprendre son adversaire, savoir organiser le dialogue, son calendrier et ses différents aspects... mais c'est également accepter de faire des concessions et de laisser le champ libre aux médiateurs. C'est d'ailleurs sans doute dans cette dernière affirmation que réside la principale leçon de ces processus : celle de l'abandon de la mystique révolutionnaire, faite de bien et de mal, pour s'aventurer sur la voie du compromis et de l'équilibre. Passer, comme disait Adam Michnik - le véritable héros du syndicat polonais Solidarité - du « Eux ou Nous » au « Eux et nous »... Ces constats, vérifiés dans le monde entier, s'appliquent aussi au conflit basque qui, d'Hernani à Madrid, dresse face à face deux visions du monde, lesquelles doivent trouver à s'accorder. Ce livre est fait de ces certitudes, forgées par vingt ans de recherches et d'observation en Europe de l'est, mais aussi en Afrique et sur d'autres théâtres d'opération, puis à partir de 2006 au Pays Basque. De ces certitudes et d'aucune autre : le présent ouvrage ne porte pas sur le conflit basque, ni sur sa nature profonde et - surtout - ne prétend donner aucune leçon à ceux en charge de trouver les solutions. Redisons-le : il est le livre d'un constat, d'observations et d'interrogations.

- Lundi 20 fevrier, projection du documentaire "Bidaia Intimoak". 20h30 à La cour des miracles, 18 rue de Penhoêt, Rennes.

Le film-documentaire « Bidaia intimoak » (Voyages intimes) qui sera diffusé à l'occasion de la 6 ème semaine de solidarité avec le peuple basque est un hommage aux nombreuses familles venues chercher du travail, faire leur vie en Euskal Herria. Beaucoup de ces familles ont appris l'euskara, ont pu jouir de la culture basque, ont participé activement à sa diffusion et ont transmis la langue de ce Pays à leurs enfants. Sans oublier les autres familles qui ont fait l'effort de conserver l'euskara pour le pratiquer dans la sphère privée.

Jon Maia qui dirige ce documentaire rend hommage à tous ceux qui ont, dans une optique d'intégration, appris ou réappris l'euskara de leur enfance. Qui mieux que lui, dont la vie, ainsi que celle de sa famille, reflète l'expérience de ceux et celles auxquels la korrika souhaite rendre hommage aurait pu comprendre et ressentir les voyages intimes de nos quatre protagonistes ? Les quatre personnages principaux, Mixele, Rami, Jesus Mari et Tereixa, n'ont aucun lien avec le monde du théâtre ou du cinéma. Mixele est né dans le Labourd mais elle a perdu sa langue maternelle durant sa scolarité à l'école publique française. L'ayant redécouverte à l'adolescence, elle est actuellement professeur à AEK à Itxassou. Rami, berbère d'Algérie, parti faire ses études à Paris y a rencontré une jeune femme de Goizueta (Nafarroa) qui l'a initié à l'euskara. Il vit aujourd'hui à Goizueta. La langue maternelle de Jesus Mari était l'euskara mais c'est durant son enfance qu'il passa à Ermua (Gipuzkoa) puis à Gasteiz (Araba) qu'il perdit sa langue à l'école et avec ses copains de rue. Il a réappris le basque par l'intermédiaire du service militaire. Tereixa est née en Galice et comme de nombreuses personnes, elle est venue à Bilbo pour trouver du travail. Apprenant que les ikastola avaient besoin de professeurs, elle a rapidement appris l'euskara et travaille actuellement à l'ikastola Asti Leku de Portugalete.

- Samedi 25 fevrier à 17h00, projection du documentaire "Torture au Pays Basque" au Papier Timbré, 39 rue de Dinan, Rennes.

Torturaren Aurkako Taldea (Collectif contre la torture au Pays Basque) a élaboré un documentaire sur les mauvais traitements infligés dans les locaux de police, en se basant sur les témoignages de personnes ayant été torturées.

Le documentaire a été tourné en espagnol mais est sous-titré français.

Un intervenant du Pays Basque sud sera présent pour répondre aux questions.

Pour suivre l'actualité des comités bretons sur Facebook :
- Euskal herriaren lagunak Naoned
- Euskal herriaren lagunak Brest
- Euskal herriaren lagunak Roazhon et bientôt un blog pour les trois comités....

Source : http://rennes-info.org/Semaine-de-solidarite-
Source : message reçu le 31 janvier 12h