samedi 17 mai 2025 à 14h

Manifestation Pour un réel pouvoir politique breton

Pour un réel pouvoir politique breton

Le 17 mai prochain, jour de la Saint Yves, nous appelons à manifester dans les rues de Rennes aux côtés de nombreuses autres organisations du mouvement culturel et politique breton.

Le secteur associatif et culturel breton, vital pour la sauvegarde et la pérennisation de nos langues et de notre culture, est frappé de plein fouet par les politiques d'austérité et se retrouve aujourd'hui en grand danger. Fermeture d'Amzer Nevez, difficultés financières et diminution drastique du nombre de contrats aidés à Diwan, suppression ou diminution de la participation de certains conseils départementaux au dispositif « Desk », placement en cessation de paiement de Coop Breizh, menace pesant sur Dastum, importantes coupes dans les subventions à peu près partout ailleurs… Aucune association ou organisation n'est épargnée !
Loin de ne concerner que les structures spécifiquement dédiées a la culture bretonne et aux langues de Bretagne, c'est en réalité la totalité du monde associatif qui est visé.

Dans les Pays de la Loire la présidente de région, Christelle Morançais a ainsi fait voter une baisse du budget de 82 millions supprimant la quasi-totalité des subventions attribuées aussi bien à la culture et au sport, qu'aux droits des femmes et à l'écologie. Au conseil départemental d'Ille et Vilaine, d'après des sources internes, le budget est désormais à peine suffisant pour financer les dépenses sociales essentielles tel que l'AAH, le RSA et l'accompagnement des mineur-es. En tout, c'est plus de 7 milliards de coupes budgétaires qui sont infligés aux collectivités locales et territoriales par l'État dans son budget 2025, passé en force avec le recours au 49.3 ! Or, ce sont ces mêmes collectivités qui se chargent de l'essentiel du soutien au secteur associatif…
Intégrées dans une baisse totale du budget de l'Etat de 40 milliards, ces coupes budgétaires s'inscrivent dans une politique d'austérité sans précédent, que le gouvernement cherche à justifier en prétextant une hausse record de la dette.

Sauf que cette situation, c'est lui-même qui l'a créée. Loin d'être une surprise, les derniers chiffres de la dette ne font en réalité que signer l'échec patent de la politique de l'offre - et de la fameuse théorie du ruissellement - voyant années après années s'accumuler des dizaines de milliards de cadeaux fiscaux aux plus riches et aux grandes entreprises, sans aucune contrepartie en retour. Pire encore, les représentants de l'Etat étaient au courant des mauvais résultats du déficit et ont sciemment truqué et menti sur les chiffres pour pouvoir continuer dans leur fuite en avant. Cette hausse n'est pas la nôtre ! Ce n'est pas à nous de la payer !

Rien qu'en 2023, c'est 62 milliards d'euros de recettes qui ont ainsi été perdus pour l'Etat, dilapidés au seul profit des grandes fortunes. Entre 2017, date de l'élection de Macron, et 2024, la richesse cumulée des 500 personnes les plus riches de l'hexagone est passée de 21% a 42% du PIB. Cet argent n'est pas apparu comme ça par magie, mais a été transféré depuis le reste de la société par le biais des choix politiques du gouvernement. C'est dans ce cadre qu'il faut comprendre les attaques ininterrompues depuis des décennies contre les services publics, le droit du travail, ou encore la Sécurité sociale. Les coupes qui visent aujourd'hui le secteur associatif ne sont qu'une extension de cette offensive d'extorsion généralisée !
Aujourd'hui cette hausse de la dette, dont il est le seul responsable, est le nouveau prétexte parfait trouvé par le pouvoir pour pousser encore plus en avant sa politique de casse néolibérale.

Le ministre des finances, Eric Lombard, à déjà annoncé 40 à 50 milliards de coupes supplémentaires à réaliser dans le budget de l'Etat pour l'année prochaine. De leur côté, Bruno le Maire et Francois Bayrou ont déjà désigné les futures cibles en s'en prenant tour à tour : aux collectivités locales accusées d'un dérapage de 16 milliards dans leurs dépenses, un chiffre complètement fantaisiste et purement mensonger (le jacobinisme est décidément bien utile), à la hausse « incontrôlée » des arrêts maladies, ou encore à la gratuité des services publics « qui déresponsabilise ».
Pour nous il ne faut pas être dupe, dans un tel contexte la crise qui touche le milieu associatif et culturel breton ne va pouvoir aller qu'en s'accentuant.

Une fois absorbées les coupes budgétaires de cette année et leurs impacts, qu'en sera-t-il lorsque les associations devront absorber celles qui sans nul doute leur succéderont l'année prochaine ? Et probablement encore celles d'après ? Pour un pouvoir qui n'a aucun scrupule à détruire méthodiquement l'hôpital public, il est évident que nos langues et notre culture ne pèsent rien !

Ceci démontre notre faiblesse criante en l'absence d'un réel pouvoir politique breton, seul à même de prendre en compte et de défendre nos spécificités face aux errances et à l'arbitraire du pouvoir politique concentré à Paris. Pendant trop longtemps le mouvement culturel s'est désintéressé du combat pour l'accession à une réel autonomie politique de la Bretagne, comme c'est le cas en Catalogne, au Pays Basque, au Pays de Galles ou en Ecosse . À plus ou moins brève échéance, celle-ci est pourtant la seule à même de garantir notre survie.
Pour un réel pouvoir politique breton de Brest à Clisson !

Stourmonp betek an trec'h !

Paissons diqu'a la victouère !

Dispac'h

Source : https://expansive.info/Pour-un-reel-pouvoir-p…