mercredi 22 février 2012 à 19h

[Discussion] Maison de la grève : prochaine discussion mercredi 19HOO

Salut à tous, Après les dix jours d'ouverture de la Maison de la Grève, il nous faut trouver maintenant une manière de nous inscrire dans un ryhtme quotidien. De nombreuses questions se posent à nous et peu sont encore résolues. Nous avons commencé à en discuter samedi. Mais la discussion n'a été vraiment qu'un début. Il s'agit de la continuer dans le même temps que se met en place concrétement, la force que nous voulons déployer.

On vous fait suivre un texte écrit par quelques personnes et qui fait état des problématiques qui se présente à nous, de ce qu'il reste à penser, à mettre en place etc.

Et parce qu'il faut bien commencer quelque part nous avons choisi de continuer la discussion mercredi 22 fév à 19H00. Le sujet sera : quelle ambiance on souhaite qu'il se dégage du lieu. Ce qui recouvre la question de l'accueil/ouverture et la question d'avoir des temps fixe pour être rejoignable, discuter collectivement t prendre des décisions. A mercredi !!

PROPOSITION

Après la semaine d'ouverture, au-delà des avis de réussite ou autre, nous sentons que l'idée de la Maison de la Grève qui nous a porté jusque là est désormais en crise (dans un sens positif). Depuis le début, nous avons laissé une grande place à l'hétérogénéité sans trop interroger le sens que l'on donne à ce mot. Faute d'avoir réussi à dégager des axes communs pour les dix jours d'ouverture, elle a pris la forme d'initiatives (discussions, ateliers, jeu, fêtes...) mises les unes à côté des autres un peu au hasard. C'est une étape de la MG que nous voulons dépasser. Il nous faut désormais penser l'articulation de ce qui se passe à la MG afin que ça ne reste pas une somme d'initiatives séparées. L'hétérogénéité n'a pas de sens sans le commun. Il est possible d'élaborer un plan de consistance commun à partir duquel se déploie un mouvement fort d'une multiplicité d'initiatives, de sensibilités et de capacités matérielles. Nous voyons là une des conditions à la construction d'un mouvement révolutionnaire. C'est en ce sens que nous souhaitons qu'il y ait un retour sur ces dix jours d'ouverture. Lors des moments forts des questions s'y sont dégagées. Elles doivent nous permettre d'éclairicir et d'éprouver le sens politique de la MG, ici et maintenant, et non seulement depuis son origine (occupation lors du dernier mouvement social). Savoir ce que nous entendons par grève, hétérogénéité, processus révolutionnaire, la lutte, le quotidien, le communisme, etc. Il ne s'agit pas là de trouver un accord, opération de mauvaise augure qui nivellerait les positions qui remplissent ce processus. Au contraire, notre proposition consiste à redonner un sens fort à la porosité et à la rencontre. Comment élaborer ce plan de consistance ? Pour ça, il nous semble qu'une compréhension commune de la situation dans laquelle nous prenons part doit être mis en travail. Trois axes pourraient diriger cette élaboration. Les voici, complétés de quelques pistes de réflexions.

1/ Nous nous disons contre le capitalisme, l'Empire, ou encore contre l'économie, etc. Notre aversion pour ce monde nous réunit autour de l'hypothèse que c'est localement que nous détenons les prises pour le faire tomber. Comment s'incarne localement ces façons de désigner le pouvoir ? Quelles cibles elles désignent ? Quelles manières de lutter elles dessinent ? Cette semaine, lors de la discussion sur les luttes locales, certains ont dit qu'il nous faut arrêter de traiter avec l'idée du pouvoir sous la forme que lui donne la politique classique : le pouvoir théatral de la représentation, de la délégation de la décision. Cette idée classique du pouvoir menait autrefois à vouloir prendre le pouvoir, aujourd'hui elle ouvre, dans le meilleur des cas, à la création de contre-pouvoirs constituants (au pire elle réhabilite l'Etat). Au contraire était affirmer, qu'il faut nous faire une idée technique du pouvoir. Le pouvoir est d'abord une force d'organisation logistique, et c'est en ce sens qu'il nous empèche physiquement d'imaginer d'autres manières de vivres. Il nous maintient en état de dépendance pour tout ce qui concerne les « besoins » vitaux : alimentation, énergie, communication, savoir, désir etc. (et réduit par la même ces questions à de simple « besoins » qu'il faut régler).

A penser : Occupation du canal, luttes locales, coordination régionale, rapport aux grèves locales, aux mouvements sociaux, autodéfense et réseaux d'aide mutuels pour les expulsions de logement, cartographie comme outil (des flux, des lieux vides, etc.)... (cf. Luttes locales : Val Susa - Valognes - NddL)

Noeud à démeler : déposer, destituer le pouvoir vs créer des contre-pouvoir constituants.

2/ En finir avec ce paradigme du pouvoir passe par construire une force matérielle. Une telle force matérielle serait comme un outil pour opérer un mouvement collectif de désaffection du pouvoir. Elle permet de ne pas retourner en arrière après chaque moment d'intensité politique, elle facilite les rencontres, accompagne le saut dans le vide qu'il y a dans tout bouleversement existentiel ou politique. De quoi faudrait-il nous doter pour opérer un mouvement de désaffection ?

A penser : Magasin gratuit, caisse de grève, se former ---- Rennes III, cantine et redistribution de bouffe. (cf. Barcelone - Diggers)

3/ Cette semaine, certains ont dit « le quotidien ne doit pas être réduit à une somme de banalité », « la victoire ne sera pas seulement matérielle ». Car penser la question matérielle n'est pas la solution miracle pour débloquer la situation. Elle est impuissante si l'on ne se demande pas quelle consistance veut-on donner aux liens, quels rapports voulons-nous élaborer ? Nous naviguons entre plusieurs écueils inhérent à nos formes d'organisation : c'est le côté assistanat et charité, le côté militant être au service/conquérir la population, ou inversement, la suffisance d'un milieu dans lui-même... Il ne s'agit pas ici de dire « un tel est trop catho... » mais de situer le communisme dans la capacité à chasser les affects réactionnaires et d'en créer d'autres. Ces affects réactionnaires taversent toute la société : ressentiment, peur, mépris, s'en remetre à/aimer la dépendance, habitude-confort-fixité,...

A penser : l'accueil, l'ambiance du lieu, le type de présence (pas un local militant, pas de servive ni de charité, pas d'assistanat), la disposition à (se) parler, se comprendre, donner de l'espace au déploiement de sensibilités particulières, le jeu entre elles, comment prendre des décisions, etc. (cf. Autonomie !)

Noeud : penser la commune non pas l'organisation d'un pouvoir insurectionnel à l'échelle d'une ville mais comme un certain degré de partage, d'intensité, de contamination qui se dégage d'une « communauté de lutte/politque ».

Source : https://maisondelagreve.boum.org/maintenant/a...